Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je revintz vendredy dernier de voir monseigneur
2le duc de Nemours et ay trové céans hune lettre quil vous at pleu
3mescripre du cinqme du présent et veu vous novelles, don je vous
4remercie bien humblement. Canpt à celles que jay aprises, jay veu
5hung double de lettre escript d’Anvers, laquelle nest fet manssions
6nulle que les gueux soientz fors en camppaignie, mais bien disent que
7le duc d’Albe est prest avec dix à douze mille hommes de pié et
8trois à quatre mille chevaux pour asieger Montz et que y ly
9avoit quatre mille hommes de pié et cinq ou six sens chevaux
10prest dudit lieu de Montz et que ledit duc d’Albe esperoit
11mestre pour tout ce mois aien les Alemantz trente mille
12hommes de pié et huit à neuf mille chevaux an canpaigne
13et que tou le païs estoit en efroit et qu’il experoien
14la venue du duc de Medinacelly, lequel on estime benin
15et poullétique, apèseroit beaucou et mesmes les villes qui
16on pour encaure refusé les hungs et les aultres et qu’ils
17espiroien bonne yseue pour lurs roy et que de la par desdits
18gueux, on navoit encaures aucunes novelles qu’il ce fit
19levée pour eux en Alemaigne et que toutesfois la prise qu’ilz
20on fecte de vintedeux veseaus venant du Pourteungal et
21depuis deux de surre, ne puisse estre cause quilz pourron
22avoir decoit fère levée de gens en Alemaigne ; et nome
23deux villes en Sellande et deux en Olande et hune en Gueldres
24et trois aultres, don Mons en est hune, toutes de consequensse,
25que lesditz gueux tienne. Jay veu hune aultre novelle que le
26roy estant en son consey pour prandre avix de la guerre ou
27demeuré en pais, que la royne sa mère et messieux ses
28[v°] frères et les jehans de roube longue on hoppiné pour la
29pais, et que sa magesté apris touttes les hoppignons sans
30dire la sienne ; et que sus cella, il est party pour aller à la
31forès de Lions pour la chasse, et quil doit trové le roy de
32Navarre à Guallion en allant ou à son retour ; et que les
33nosses se doyvent fère dans ce mois sans grand bruit et
34quil faut que la royne soit à Fonteneblau pour la my aoust
35pour raison de sa groisse. Pour ceste cause, ilz aseurent les
36nosses pour tou ce mois ; et dit daventage que depuis le partement
37du roy, que monsieur lamyral a testé veu parler à la royne
38mère plus de cin ou six hures en hune fois et feut à Meudon
39et que à la cour et à Paris se disent touttes novelles inserteynes
40que chacung les dit cellon leurs afection ; et que combien quilz
41soien asés près de Flandres, que touttes fois on ne oyt dire
42rien de sertain. Canpt à monseigneur de Nemours, il na
43poin esté an dangier don le bruit a couru et fet bonne
44chère, Dieu grace. Il at hu beaucou de doulleur de la mort
45de madamoysselle sa fillie, mais madame sa fame est preste
46à luy en fère bien tou hune aultre pour les consoller. Je
47croit que sa couche latirra en France. Je vous diray
48encaure ceste, conbien que je croit que la savez, que le Gua
49On mys la mein à lepée en la presensse de Monsieur,
51Où estoit present lamyral d’Angleterre, et tous les Anglois,
52Monsieur, favorisant audit Du Gua. Sur ce, je me recommande
53très humblement à votre bonne grace, prien Dieu vous donner
54Monsieur, très bonne vye et longue. An votre maison de Lestang
55le XVme de julliet
56votre très humble serviteur
57Lestang